L’hiver Gilles Vignaut disait donc « mon pays,
L’hiver
Gilles Vignaut disait donc « mon pays, c’est pas un pays, c’est l’hiver ».
Moi je dirais, l’hiver, c’est pas l’hiver, c’est quelqu’un, comme un personnage qui se glisserait à tout moment entre le monde et chacun de vos gestes. Aucun ne lui échappe.
Dehors, la froidure recouvre les yeux de larmes, les lunettes de buée : tout devient flou, impossible d’avoir une idée bien nette de ce qui se passe. Par terre, c’est soit la glace soit la chlosse, mais de toute façon, vaut mieux marcher à petits pas lourds en prévision de la chute. Impossible de courir après le bus, on reste impassible en le voyant partir. Tout ça vous bouffe du temps toute la journée.
Il fait comme une morsure qui ne vous quitte pas, même bien au chaud. Je n’ai pas encore trouvé la crème qui soignera les gerçures de mes mains, aux coins du pouce surtout : impossible de pogner quoi que ce soit sans que ça fasse mal.
Quoi qu’on fasse, c’est lui qui est là d’abord pour vous en empêcher.
Moi je vous dis, l’hiver, c’est pas l’hiver, c’est le iabe !
C’est ce qui fait son charme.